La langue de Molière

Allusion faite à la chaussure et dont la définition est la suivante : Chaussure basse possédant sur la languette deux empiècements en forme d’oreilles où sont placés les lacets avec un bout rapporté à l’avant… malicieux clin d’œil aux chaussures de mon enfance… pourtant loin d’être aussi fun que cette converse.

Les traits se précisent, ici les dents, là les lacets, le tout à grand renfort de détails… la pose est précise, les contrastes importants, la godasse prend forme. Je veille à lui donner un caractère sauvage en salissant les belles nuances turquoises de quelques touches de brun ou de gris.

Avance à petits pas

Le voile léger est précisé, les contours affinés, les couleurs affirmées. A chaque intervention les volumes sont vérifiés et parfois corrigés. L’absence de dessin permet une certaine liberté et oblige à la rigueur, histoire de ne pas faire de faux pas. La converse apparaît doucement comme dans un mirage…

La palette & co

En peintre qui se respecte, on a tout sous la main… Reste à faire le bon choix. J’ai fait celui-ci :

Pour le dessin : Mine de plomb, gomme mie de pain, papier calque de 90gr (Clairefontaine).

Les couleurs de gauche à droite (de marque Rembrandt et Di Volo : Blanc titane, vert permanent clair, vert émeraude, rouge carmin, outremer foncé, ocre jaune,  jaune citron permanent, noir d’ivoire, terre ombre brûlée.

Les pinceaux : L’indispensable : rond n° 16, cosmotop-mix, extraordinairement doux au toucher da Vinci). Deux jumeaux n°6 en poil de martre (Raphaël), le n° 8 Mistral en pure soie cambrée (pébéo), n° 0 et 2 de martre aussi (M-Color), un pinceau pour les soins esthétiques… recyclé et un grand au poil rigide, qui de fidélité en a perdu son nom…

La palette : Véritable mémoire des œuvres précédentes, elle est en bois, maniable, légère et de taille raisonnable. Elle en a vu de toutes les couleurs…

Mais encoreun godet pour le médium à peindre ; De l‘essence de térébenthine (médium à peindre et nettoyant pour les pinceaux); Du papier ménage…

Le thème

Le projet est d’envergure en ce qui me concerne.  Je m’apprête à aborder ma plus grande toile, soit un format de 80 cm de haut par 100 cm de large. M’étant cantonnée jusqu’ici dans des dimensions plus raisonnables, c’est un évènement. Passant l’aspect quelque peu exubérant, je me sens prête, non sans une certaine excitation, à affronter cet XL pictural d’un blanc encore immaculé, qui me nargue, posé négligemment contre un mur, depuis trop longtemps.

Le thème est celui que j’ai imposé aussi à mes élèves en vue de l’exposition annuelle : L’insolite. Je trouve ma pomme idéale sur le net, bien que la couleur ne me convienne tout à fait.

Si une toile aura été discutée, c’est bien celle-ci  et je garde un souvenir attendri des longs débats passionnants qu’a soulevé cette œuvre en construction dans mon entourage. Mais la couleur du fruit s’est très vite imposée avec évidence. La pomme sera verte