Y a comme un nœud…

Le papier velours est une expérience tout entière quand le pastel est particulièrement volatile, les bâtons grossiers et le sujet précis… Voici en 4 étapes la façon d’aborder le problème.

1. Respirer profondément et trouver le courage de débuter… / 2. Poser les couleurs à l’état brut, sans trop s’inquiéter de ce qui dépasse… c’est inévitable. / 3. Commencer à structurer à l’aide d’un pinceau dur, mélanger, tirer, brosser et ajouter un peu de couleur. / 4. Lisser, rehausser d’un crayon pastel noir, ajouter encore un peu de couleur et lisser encore…

Lien vers le résultat final

Les ombres bleues

Le cordon blanc posé sur la toile me sert de modèle, fin, discret, sur la toile également je le veux blanc. Mais la difficulté est plus grande que ce que je m’attendais… la régularité des traits, le réalisme des ombres… le bleu de l’ombre de la pomme donnant le ton de toutes les autres ombres… or trop de bleu rend irréel… Petite galère dont je me sors en faisant preuve d’énormément de patience. Bleu outremer, bleu titane, carmin et blanc ainsi qu’une toute petite touche de noir me permettent de rendre ce cordon blanc sur une toile blanche.

Oxydation

On part dans les couleurs plus chaudes à savoir l’ocre jaune, le carmin qui, mélangé au bleu outremer et la terre d’ombre brûlée, vont donner cette nuance de rouille qui vire au violet…

L’oxydation doit sembler réelle… Comme je ne donne pas de couche de fond, le blanc tient dans cette étape un rôle indispensable. Je travaille là encore dans la masse fraîche, ma couleur diluée à l’essence de térébenthine… En principe je ne reviens pas sur une zone que j’estime terminée.

La pochade

Une technique qui fait appel à votre spontanéité. Elle consiste à travailler sur papier très mouillé, sans autre préparatifs et d’intervenir avec de grands gestes avec vos couleurs en quantité importantes. Votre sens de l’équilibre des teintes et de la construction d’un tableau donneront au final une œuvre plus ou moins réaliste. Rehaussée ensuite d’un feutre noir, votre pochade prendra encore plus de vie.  Cette technique demande beaucoup de place, tant pour le matériel (grands pinceaux donc grands récipients) que pour la liberté du mouvement… Très amusant à réaliser !!

Une prune

Sombre et toute en contraste, en rondeur aussi, le papier velours s’y prête bien. Une étude un peu étrange qu’un fruit pourri… et pourquoi pas. Mes bâtons de pastel Rembrandt sont à la fois souples et durs. Un vrai régal que de jouer ainsi avec le pigment presque pur…

Le dessin

J’ai recours au quadrillage pour la justesse du dessin… puis je reporte sur la toile, en géant, les contours à l’aide d’une mine de plomb. La gomme mie de pain s’est avérée de grande utilité face aux premières galères dues au format.

Le quadrillage est posé sur le model (ou sa photocopie) au crayon et sur la toile à l’aide de brins de coton de couleurs, que l’on fixe sur les côtés avec de ruban adhésif. Il est simple alors de reproduire les carrés, garantissant ainsi une plus grande justesse du sujet que l’on souhaite reproduire.